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Les 3 outils que mes troubles alimentaires m'ont donnés

Dernière mise à jour : 3 févr. 2021


La bouffe, ça a été ma meilleure amie longtemps. Comme une bonne chum, elle était toujours là, elle ne me jugeait pas et me faisait sentir bien. Je ne te dis pas combien de fois je me suis dis ça quand j'étais en plein dedans. Ma chum la bouffe, celle qui était là pour remplir le grand vide que j'avais à l'intérieur. En fait, temporairement.



En cette semaine nationnale de la sensibilisation aux troubles alimentaires, je trouve ça important d'en parler. Parce que, ben oui, avoir des problèmes avec la bouffe, c'est encore jugé, encore mal compris et encore tabou.



Je parle de mon histoire, parce que ma relation BFF avec la bouffe est finie. Comprends-moi, j'aime manger, je me préoccupe de mon bien-être et de ma santé. Je travaille avec mon corps à tous les jours. Ça pourrait m'amener sur une pente glissante. Et oui, j'ai des minis "rechutes" à l'occasion. Mais ma supposée BFF qu'était la bouffe, c'est maintenant juste une connaissance. C'est plus l'amour ou la raison de ma vie.



Je vais t'expliquer ce que j'ai vécu, mais en te disant ce que vivre avec ce trouble m'a permis de comprendre et de me donner comme cadeaux dans ma vie aujourd'hui





Le vrai pouvoir, c'est moi qui l'a



Quand j'ai compris ça, je peux-tu te dire que ma belle BFF de bouffe a pris son trou et que c'est moi qui ait repris le contrôle? Il y avait un pépin dans ma vie, je me tournais vers elle. Je souffrais, je me tournais vers elle. Je me sentais laide et moche à cause d'elle, je me retournais encore vers elle pour me consoler. Je lui laissais tout, mais TOUT le pouvoir.



Parce que je croyais que le seul moyen de me sentir mieux, c'était avec elle. Et c'était le cas. Mais, c'était tellement temporaire. Je rentrais dans un manège qui tourne. Je me sentais mal: bouffe. Après culpabilisation x1000. Après, essayer de réparer les pots cassés. Me mettre des objectifs irréalistes pour y arriver. Me décevoir parce que je n'ai pas atteints mes objectifs. Me sentir mal. Bouffe encore... Et ça tourne, et ça tourne, et ça tourne.



Et pendant ce temps-là c'est qui qui est dans le manège et qui s'amuse? C'est la bouffe! Ce n'était pas moi. Moi, j'avais plus souvent mal au coeur qu'autre chose...



Jusqu'au jour où j'ai décidé. J'AI décidé. J'ai décidé que c'était assez. J'ai décidé que je devais trouver de l'aide, trouver un autre moyen quand je me sens mal. D'ailleurs, pourquoi je me sens si mal? Est-ce que c'est vraiment la bouffe le problème, ou c'est mon mal-être?



Le problème c'était pas tant ma meilleure amie. Le problème c'était moi. Je pensais que c'était elle qui me contrôlait, Non, pas du tout. Je lui laissais le pouvoir. Je l'autorisais à me faire du bien (ou plutôt du mal) et j'étais convaincue qu'elle réglerait mes problèmes.



C'était faux. Il n'y avait qu'une personne qui avait le pouvoir de faire ça. C'était moi. À moi de faire mon travail. À moi de trouver ma puissance et de me sortir de ce manège qui m'étourdissait sans fin.



Ça été la première étape pour moi. J'AI DÉCIDÉ que je reprenais mon pouvoir. Alors j'ai commencé une petite action et une autre petite action et une autre pour essayer de ne plus rentrer le manège. Jusqu'à ce que ça fonctionne. Qu'à chaque fois que j'avais l'occasion de rentrer dans le manège, je décide de passer devant et d'aller regarder les feux d'artifices à la place.



Et aujourd'hui, devant les difficultés, je n'attends plus que quelque chose ou quelqu'un me "sauve" (même si des fois, j'adorerais!) Je sais que la seule personne qui peut vraiment changer les choses dans ma vie, c'est moi. Des fois, ça me prends encore du temps avant de faire le changement, mais je le sais au fond de moi que le plus grand pouvoir est à ma portée quand je le décide.




Lâcher prise, c'est libérateur



Moi, ma vie, j'avais besoin de la contrôler à 100% pour me sentir bien. Imagine comment je me sentais quand ma BFF arrivait et qu'on se lâchait lousse! Perdre le contrôle, ben voyons, je pouvais pas! Ça cassait mon image parfaite que je voulais avoir et tous les efforts que je faisais.



Alors, en plus de vivre avec la raison qui me faisait tomber dans les bras de ma BFF, je vivais avec la perte de contrôle, la destruction de mon idéal que je m'inventais dans ma tête. Combien d'aliments étaient "mauvais", "interdits"?


Je voulais contrôler ma vie et mon image physique aussi. Tsé, j'ai étudié en danse et j'ai été dans le domaine des gyms pendant des années. Des miroirs, en veux-tu? En vla! Alors, l'image de la fille parfaite, c'était autant physique que mental. Tu comprends comment ça me faisait spinner dans mon manège?



Quand j'ai compris que je pouvais décider, j'ai pris une autre décision. Celle de lâcher-prise. Celle d'arrêter de vouloir contrôler. Contrôler ce que je mangeais, comment je le mangeais, mon apparence physique et ma BFF. J'ai décidé que ce n'était plus si important.



Quand j'ai décidé ça, j'étais obsédée par mon poids qui arrêtais pas de monter. Plus je voulais contrôler ma perte de poids, plus j'engraissais. Juste le fait de manger me stressait tellement que je suis certaine que mon cerveau me faisait prendre du poids.


J'ai décidé de me foutre de mon poids. J'ai ce poids là aujourd'hui? Je n'essaie plus de maigrir, je lâche le morceau. Je ne me stresse plus à tout faire pour changer la situation. Je suis passé du pitbull qui lâche pas l'os au gros toto qui regarde les mouches voler.


J'ai terminé de contrôler ce que je mange, je me demande ce que j'ai le goût de manger, ce que mon corps a envie. Peu importe ce que c'est, je me gâte. Maintenant, je me connais. Quand je suis fatiguée, je mange plus pour me donner de l'énergie. Est-ce que j'essaie de contrôler et de refouler ça? Non, je lâche prise et j'écoute ce que mon corps veut.



Lâcher le contrôle, ça enlève un poids sur les épaules. Ça enlève un stress dans la poitrine. On se sent libre, parce qu'il n'y a plus d'interdits, de restrictions étouffantes.



J'ai décidé, ça m'a reconnecté à mon pouvoir, J'ai lâché-prise, ça m'a libéré de cette pression que je me mettais. En même temps, ça m'a permis. d'aller vers...





L'acceptation, pour se déployer



Le lâcher-prise et l'acceptation, ça se ressemble. En fait c'est en acceptant qu'on lâche-prise. L'un va souvent avec l'autre. Quand j'ai décidé de laisser le contrôle excessif de mon image/vie, j'ai aussi choisi d'accepter.



J'ai accepté ma relation avec ma BFF bouffe. J'ai dit ok fine, t'es là, d'accord. Je t'accueille. Et là notre relation a encore changé. C'était fini pour de vrai le stress, la culpabilité, le mal-être.



J'ai accepté que des crises, il y en aurait. J'ai accepté que j'allais retomber. J'ai accepté, et ça m'a permis d'arrêter de me taper sur la tête quand ça arrivait. D'accepter que je venais d'avoir une crise. Que ça faisait partie de ma vie. Que c'était juste une crise et pas la fin du monde. Que demain serait un nouveau jour.



Et cette acceptation, ça m'a permis de me déployer. De prendre cette relation toxique obsessionnelle avec ma BFF et de la faire passer à un autre niveau. Celle de connaissance amicale. De me déployer ailleurs dans ma vie et de panser certaines blessures. Parce que mon focus n'était plus avec ma BFF, mais avec ce que je vivais de plus profond.



Parce qu'au final, un trouble alimentaire, c'est une relation toxique oui, mais pourquoi? C'est quoi le message en dessous de ça? Souvent, c'est une souffrance plus profonde. Et le trouble c'est seulement une manifestation.



C'est pourquoi c'est si important de se rappeler ou de rappeler à ces personnes qu'elles ont le pouvoir, qu'elles peuvent lâcher-prise en acceptant et qu'elles peuvent redevenir les héroïnes de leurs vies.


Aujourd'hui, les cadeaux que ma BFF m'a appris, je les utilise à chaque jour dans ma vie et je m'en suis fait une mission de le rappeler aux autres. Parce qu'on mérite tous d'être le héros de sa vie et déployer tous ses pouvoirs.


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