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À toi la maman avec une descente de vessie...

J'avais envie qu'on se parle un peu. J'avais envie de te dire que je te comprends. Que je suis passée par là.


Peut-être que...

  • Tu as paniqué quand tu as su que tes doutes étaient confirmés. Que cette pression dans ton périnée avait un nom: prolapsus.

  • Tu as pleuré, en pensant ta vie finie, ta féminité ayant foutu le camp, en pensant que tu ne pourrais plus faire d'enfants, même.

  • Tu a été fâchée; pourquoi moi, ça arrive juste aux vieilles cette chose, non?!.

  • Tu as cherché la cause; qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce qu'ils m'ont fait, qu'est-ce qui cloche, est-ce que je vais toujours rester comme ça?!


Je comprends tout ça, belle maman, chère femme, car même si tu as une descente d'organe, tu es toujours une femme, n'en doute jamais. C'est une miriade d'émotions qui font parties de l'annonce de cette condition. Parce que pour moi, ce n'est pas un problème, mais une condition.

La première chose que j'aimerais te dire, et tu vas sûrement me trouver folle de te dire ça, c'est que cette descente de vessie est une merveilleuse opportunité. QUOI?! Oui! Une opportunité de prendre soin de TOI. De devenir plus attentive à ce que tu fais. De te développer des qualités physiques que tu n'as peut-être jamais eu. Ne vois pas cette expérience dans ta vie comme une expérience négative. Vois-le comme une occasion de te dépasser, de te comprendre et de devenir une femme plus forte et qui connait mieux son corps. Bien sûr, si on vient de t'apprendre la nouvelle, je te donne la permission de m'envoyer promener. Car, il faut prendre le temps de vivre toutes les émotions que l'on a a vivre quand c'est le moment de les vivres. Ensuite, on peut avancer et passer à la prochaine étape.


Qu'est-ce qui va changer dans ta vie, après l'annonce de cet état? Premièrement, tu risques d'avoir peur. Et oui, peur. Peur de faire des choses qui pourraient empirer la situation. Peur de soulever des choses lourdes, de prendre tes enfants, de faire de longues marches, de courir, de faire l'épicerie, de travailler, même. C'est légitime comme peur et il faut passer par là. Mais, il ne faut pas rester dans cette peur, il faut oser à un moment et recommencer prudemment, sous supervision et encadrement, certaines activités qui nous font peur.



Tu vas peut-être aussi passer par l'étape de la baguette magique. Tu vas chercher partout des solutions rapides, efficaces et durables pour te guérir. Tu vas faire une belle recherche "google" et là les solutions miracles vont t'apparaître par centaine. Opérations, pesaires, boules, electro-stimulations, peut-être même suppléments... Ou mieux tu vas aller sur un groupe facebook et tout le monde va te donner son petit conseil parce qu'ils connaissent quelqu'un qui connait quelqu'un. Toutes ces options sont tentantes. Par expérience, tu risques peut-être d'être déçue et si tu suis les conseils de non-professionnels, tu vas peut-être aggraver ta situation...


Il y a deux choses que j'aimerais que tu retiennes aujourd'hui, par rapport à ton prolapsus.


Premièrement, j'aimerais que tu te donnes du temps. Et par du temps, je veux dire vraiment du temps. Apprivoiser son prolapsus et vivre avec lui (non pas contre lui), ça prend de la patience. Si tu es un an post-natal, c'est très court. J'arrive à mes deux ans post-natal et je commence à bien maîtriser la situation. Et même si la situation est bien maîtrisée, les rechutes sont possibles. Pour ma part, quelques mois après ce que je croyais être un rétablissement complet, j'ai fait quelque chose qui m'a ramené au point de départ (hé oui! même si je faisais attention!). J'étais fâchée, mais je me suis dit que si j'ai réussi une fois, j'allais pouvoir le refaire. Aujourd'hui, j'ai bien compris que ma descente de vessie allait rester mon baromètre sur ma santé physique (et psychologique!). Alors donnes-toi du temps, de la lattitude et soit patiente! Dans une société où tout va vite et où les résultats doivent être maintenant, c'est tout un défi, crois-moi!


La deuxième chose que j'aimerais que tu gardes en tête, c'est l'effort. Tu vas devoir y mettre du tien, faire des exercices, prendre conscience de ta posture, méditer, bien manger, t'hydrater... Attention! Personne ne va te demander d'être parfaite. Mais en faisant des petits changements, tu risques de voir la situation s'améliorer rapidement et de manière durable. Mais comme tout changement, cela demande des efforts et de la constance (ce que je trouve le plus difficile, la constance, ouf!).


Alors maman, j'avais envie de te parler à coeur ouvert du tsunami qu'une annonce comme celle-là peut faire dans une vie. Mais rappelles-toi que c'est aussi une opportunité de devenir une femme plus forte et plus libre, en plus d'être un exemple pour tes enfants. Patience, temps et constance seront tes plus grands alliés, sans compter le support de ton entourage et de professionnels de la santé experts en la matière.


Si ce texte t'as inspiré ou touché, n'hésites pas à venir m'en parler, je peux t'aider!



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